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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

canons, commandé par M. de Blingham et destiné à porter du secours à Louisbourg. Cette prise n’a pas empêché que la France n’ait approvisionné l’Île-Royale pour dix-huit mois, à compter du premier juillet. La place de Louisbourg, qui deviendra une des plus considérables de ce continent et même de l’autre, a été mise en bon état, les bataillons d’Artois et de Bourgogne fournissant huit cents travailleurs tous les jours, et les travaux, qui peuvent encore durer trois ans, étant conduits par M. Franquet, brigadier de réputation.

Les Anglois, par leurs croisières, ont fort incommodé nos caboteurs ; ils ont même pris plusieurs bâtiments ; mais ils n’ont pu faire aucun prisonnier, les bâtiments se faisant toujours échouer. Nos sauvages ont pris plusieurs de leurs bâtiments armés en course.

M. de Beaussier, capitaine de vaisseau, qui avoit commandé la petite escadre de trois vaisseaux et de trois frégates qui avoient amené le secours de France à Québec, en est reparti dans le courant de juin avec deux vaisseaux et deux frégates, le Léopard ayant été désarmé et brûlé par vétusté, et la Sirène étant partie pour porter la nouvelle de l’arrivée du secours. M. de Beaussier a croisé quelque temps à portée de Louisbourg et a eu un combat avec trois vaisseaux de guerre anglois. Le manque de vent l’a rendu indécis. Les Anglois y ont perdu une cinquantaine d’hommes et un officier.

M. de Boishébert a toujours tenu la portion de l’Acadie qui nous reste depuis la prise des forts, et a maintenu dans notre affection avec l’aide du P. Germain,