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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

des plus fortes et des plus avantageuses pour le commerce, avec un bon port et une bonne rade.

Le fort de Chouaguen consistoit en une maison de pierre crénelée et à machicoulis entourée d’un mur épais de quatre pieds, lequel étoit flanqué de deux grosses tours carrées.

Ce fort étoit à la rive gauche de la rivière de Chouaguen. Ils s’étoient retranchés du côté de la campagne autour de cette maison ; du même côté de la rivière, ils avoient occupé une hauteur par un mauvais fort de pieux mal retranché en terre sur deux faces, appelé le fort George. À la rive droite de la rivière, sur une hauteur qui dominoit à deux cents toises le vieux fort de Chouaguen, ils avoient construit un fort à étoile, fait de pieux de dix-huit pouces de grosseur, autour duquel étoit un bon fossé de dix-huit pieds de largeur, les dits pieux enfoncés de cinq pieds en terre. Cette perte est regardée par les Anglois, considérée sous divers rapports, comme un objet de quinze millions, et nous n’avons eu que trente hommes tués ou blessés, savoir : le sieur Des Combles, ingénieur, tué ; M. de Bourlamaque, colonel, M. de Palmarolle, capitaine au même régiment, blessés légèrement ; un canonnier, un sauvage, un milicien et deux soldats des troupes de terre, tués ; et parmi les blessés, fort peu dangereusement. Le nombre des prisonniers se monte à seize cents ou environ. Les ennemis ont eu cinquante hommes de tués, y compris des soldats qui ont voulu se sauver pendant la capitulation et qui ont été massacrés par les sauvages. Ils ont eu trois officiers de tués, le coloner Mercer, un second officier d’artillerie et un enseigne.