le bon Antoine et son fils Basile, vous savez combien tous deux aiment votte nièce ?
Respectable Antoine, je vous dois la pension de Marie depuis bien long-tems et je veux m’en acquiter, mais vous me regardez ; est-ce que vous ne reconnaissez pas Henri Herbin, frère aîné du père de votre fille adoptive ?
Oui, oui je vous reconnois, nous avons été camarades d’enfance, et ce que vous faites aujourd’hui nous rends amis à jamais.
Écoutez, mon ami, je donne douze mille francs à ma nièce ponr épouser votre fils, cest la pension seulement dont je m’acquite, mais elle devient mon unique héritière.
Nièce d’un syndic et son héritière, ho ! ce n’est pas pour toi, pauvre Jacques, fais en ton deuil.
Mais mon chère oncle, en vous exprimant toute ma reconnoissance, je dois pourtant vous dire que nous comptons demeurer tous avec notre bonne maîtresse, et que je renoncerai plutôt à la fortune qu’à ce bonheur là, dites-moi en témoignage d’amitié que vous y consentez.
Comment oserai-je m’opposer au sentiment de la reconnoissance. moi que le caractère bienfaisant de madame a éclairé sur mes devoirs ? oui, réunissons nous auprès d’elle, excitons nous sans cesse à faire le bien, et qu’à notre exemple la fortune du riche devienne par le bienfait le patrimoine du pauvre.
Me vla planté comme un terme tant je sis dans l’admiration ! que de belles choses dans un jour ? pas pour moi pourtant, mais c’est égal, je reste avec vous, pas vrai ma bonne maîtresse ? hé ben, vous varrez que je serai l’ami de Basile, je bercerai les enfants de Marie, l’aiderai le père Antoine, j’épousterai les habits de M. le syndic, tous ces braves gens m’acceuilleront, et ma fine je serai heureux comme un seigneur. Cest pourtant de bonnes gens que ces Suisses, mais y en a partout, j’en sis ben la preuve, ne sis-je ti pas Français et Parisien encore ? et ben si je n’ai pas l’esprit de ma nation j’en ai le cœur, ça fait qu’on finit par m’aimer.
Messieurs, continuez, s’il vous plaît, d’avoir des bontés Jacques, et il croira être du meilleur pays du monde.