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gnifique privilège d’être dans tous les pays et à toutes les époques les premiers objets de la haine de tous les ennemis de l’Église. Il est juste et il est naturel que l’Église elle-même et que tous ses enfants dociles et dévoués, éclairés par cette démonstration si incontestable de leurs immortels mérites, les maintiennent en possession d’une confiance et d’un respect que la rage de leurs antagonistes ne peut qu’accroître. Arrière donc ces catholiques pusillanimes, s’il s’en trouve, qui s’associeraient lâchement, même par leur silence, aux invectives et aux calomnies de nos ennemis, contre des accusés qui n’ont pas besoin de se défendre, mais dont la gloire, les vertus et les malheurs font partie de notre apanage.

Si la liberté ouvrait à cette illustre compagnie les portes de la France, comme elle lui a ouvert celles de l’Angleterre, de la Belgique et de l’Amérique, à l’abri désormais des dangers que lui ont fait courir une alliance trop intime avec les monarchies absolues dont elle a été si cruellement la victime, stimulée par la concurrence et pénétrée par l’esprit généreux de notre pays, on ne peut douter qu’elle ne mit bientôt ses méthodes anciennes et éprouvées au niveau de tous les besoins de la science moderne, et que dans les divers degrés de l’enseignement ses membres n’obtinssent des succès analogues à ces prodiges d’éloquence qui, du haut de la chaire chrétienne, ont été éveiller les jalouses fureurs des prédicateurs du Collège de France.