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en plus ; les plus âpres dispositions de son code illégal sont appliquées avec une rigueur croissante, et la main cupide du despotisme universitaire s’étend jusque sur les maîtrises des cathédrales, où il est interdit à plus de douze enfants d’apprendre à la fois le latin et le chant ecclésiastique [1].


XV


Ce n’est pas ainsi, il faut le dire, qu’on affranchira les familles chrétiennes ; ce n’est pas ainsi qu’on échappera au danger imminent qui nous menace. Ce danger ne consiste pas, comme on se le figure, dans l'ajournement plus ou moins prolongé du projet de loi sur l’instruction secondaire. Il consiste bien plutôt dans la présentation prochaine et l'adoption immédiate d’une loi qui, sous prétexte de pourvoir aux promesses de la Charte, les interprétera de façon à resserrer tous les liens de la servitude actuelle, et à rendre permanent et irréparable un mal, qui, en droit, n’est aujourd’hui que provisoire.

Nous aurons à la session prochaine une loi, à moins de quelque crise imprévue : mais cette loi, n’en doutons pas, ne sera que la reproduction des dispositions oppressives proposées par le gouvernement en 1836 et en 1841. L’Université qui a cru

  1. Lettre de M. Danjou, organiste de la métropole de Paris, dans l'Univers du 15 juillet 1815