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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

énorme. Par les soins de M. Boy de La Tour, auquel j’étais recommandé par M. Roguin, son oncle, il fut vérifié sur les registres des douanes de Lyon et de Marseille que le dit ballot ne pesait que quarante-cinq livres et n’avait payé le port qu’à raison de ce poids. Je joignis cet extrait authentique au mémoire de M. de Montaigu : et muni de ces pièces et de plusieurs autres de la même façon, je me rendis à Paris, très impatient d’en faire usage.

La caisse dont il s’agit était une caisse remplie d’objets de toilette, qu’il avait fait venir avec les bagages de l’ambassadeur. Il ajoute même que celui-ci aurait retenu, en réglant son compte, le port de la dite caisse, ainsi qu’il était juste, mais en lui attribuant un poids de onze quintaux, tandis qu’elle ne pesait que quarante-cinq livres, ce qui, assure-t-il, fut reconnu véritable sur les registres de douane de Lyon. Or, tout ceci est inexact : la caisse dont il s’agit n’est nullement celle dont Rousseau fait mention ; elle fut expédiée pour une série d’emplettes, à laquelle Rousseau fait allusion dans une lettre écrite par lui à la comtesse de Montaigu, et conservée dans les archives de la famille : « J’envoie à un ami un mémoire assez considérable de plusieurs emplettes à faire à Paris pour moi et pour mes amis de Venise.