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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

le dessein formé de me priver de l’honneur que je méritais par mon bon service, je résolus d’y renoncer.

La première marque que je reçus de sa mauvaise volonté fut à l’occasion d’un dîner qu’il devait donner à M. le duc de Modène et à sa famille, qui étaient à Venise et dans lequel il me signifia que je n’aurais pas place à sa table.

Il se servit de lui (l’abbé de Binis) pour écrire à M. de Maurepas une relation de l’affaire du capitaine Olivet ; loin de lui faire aucune mention de moi, qui seul m’en étais mêlé, il m’ôtait même l’honneur du verbal dont il lui envoyait un double, pour l’attribuer à Patizel, qui n’avait pas dit un seul mot.

Il ressort assez nettement de ce qui précède que dans tous les rapports du secrétaire avec son maître le dédain, l’humeur, le dessein formé d’être désagréable vinrent de la part du secrétaire ; et de l’ambassadeur, au contraire, la bonté, la patience et la confiance.

L’affaire du capitaine Olivet excite encore les regrets de Rousseau ; l’eût-on attribuée entièrement à Jean-Jacques qu’il ne lui en serait revenu ni honneur ni avantage.