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démêlés du comte de montaigu

texte de la note[1] du capitaine olivet ou du second

« Environ sur les dix-neuf heures est arrivé un coup de vent qui a jetté une barque esclavonne avec pavillon de Venise sur un vaisseau français ancré à Poveglio, qui est en quarantaine depuis deux mois ; après que le vent a eu manqué, le capitaine en second a dit à ces gens de la dite barque de se tirer de l’avant, qu’ils leur faisoient du mal, et qu’ils observassent qu’ils étoient en quarantaine. Sur cette réponse, les dits équipages de la barque ont coupé une corde du vaisseau qu’on appelle sarabosse. Sur cela, l’officier du vaisseau a voulu dire d’où vient qu’ils coupoient les agrets de son vaisseau ; l’équipage de la dite barque leur a répondu qu’il les couperoit encore eux s’ils parloient davantage, sur quoi le dit officier du dit vaisseau leur a répondu qu’ils s’en garderoient bien. Sur le champ l’équipage de la dite barque, environ quinze à vingt sont sautés dans le dit vaisseau, le sabre à la main, où quatre jeunes enfans du dit vaisseau se sont jetés dans la mer et trois autres se sont cachés pour éviter d’être coupés ; s’en estant trouvé un par malheur qui n’a pas pu se cacher, lui ont donné un coup de sabre sur le bras, qu’il s’en faut peu qu’il ne soit séparé du corps. »

  1. M. Ceresole, ouvrage cité.