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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU


çais la Sainte-Barbe, capitaine Olivet, ancré à Poeggia, depuis deux mois et qui devait partir aujourd’hui : après que le vent eut cessé, le capitaine en second du dit vaisseau avertit les gens de cette barque de se tirer de l’avant, qu’ils endommageaient considérablement et qu’ils observassent qu’ils étaient en quarantaine. Les matelots de la barque coupèrent, pour toute réponse, une corde du dit vaisseau : sur quoi le dit officier leur remontrant qu’ils ne devaient pas couper ainsi les agrets de ce vaisseau, ils lui répondirent qu’ils le couperaient lui-même et son équipage, s’il parlait davantage ; et l’officier leur aiant répliqué qu’ils s’en garderoient bien, ils sautèrent au nombre de quinze à vingt dans le dit vaisseau, le sabre à la main. Quatre jeunes gens du vaisseau ne voiant d’autre moyen d’éviter la fureur de ces emportés se jettèrent à la mer ; les autres se cachèrent comme ils purent : un seul, qui est italien, fut atteint et sabré par eux, de manière qu’il eut le bras coupé et presque séparé du corps.