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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Zustiniani, qui, pour être joliment exposée, n’en demeure pas moins invraisemblable. Dans une ville où les nobles n’entretenaient aucune relation avec les ambassadeurs, un simple secrétaire, fût-il masqué, n’aurait pas aussi aisément forcé les portes d’une demeure patricienne.

Dans une autre occasion, je tirai de peine un capitaine de vaisseau marchand, par moi seul et presque sans le secours de personne. Il s’appelait le capitaine Olivet, de Marseille, j’ai oublié le nom du vaisseau. Son équipage avait pris querelle avec des Esclavons au service de la République : il y avait eu des voies de fait, et le vaisseau avait été mis aux arrêts avec une telle sévérité que personne, excepté le seul capitaine, n’y pouvait aborder ni en sortir sans permission. Il eut recours à l’Ambassadeur qui l’envoya promener ; il fut au consul, qui lui dit que ce n’était pas une affaire de commerce et qu’il ne pouvait s’en mêler : ne sachant plus que faire, il revint à moi. Je représentai à M. de Montaigu qu’il devait me permettre de donner sur cette affaire un mémoire au Sénat. Je ne me rappelle pas s’il y consentit et si je présentai le mémoire ; mais je me rappelle bien que mes démarches n’aboutissant à rien, et