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DÉMÊLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

plaire à la République, ne manquait pas aussi malgré mes représentations, de me faire assurer, dans toutes ses dépêches, qu’elle n’enfreindrait jamais la neutralité.

Rousseau vise ici directement les rapports de l’ambassadeur avec les secrétaires d’État aux affaires étrangères ou leurs administrations.

De 1743 à 1748, le comte de Montaigu eut successivement à correspondre avec trois ministres : Amelot, le marquis d’Argenson et le marquis de Puyzieulx. Avec Amelot, qui n’était que l’auxiliaire de Fleury, ses rapports furent plus que courtois, à en juger par la correspondance du chevalier de Montaigu, étonné lui-même de tant de bon vouloir chez un ministre. (Lettre du 30 novembre 1743, de Versailles.)

La correspondance officielle du marquis d’Argenson et de l’ambassadeur devait naturellement se ressentir de la divergence qui existait entre les vues du secrétaire d’État et celles de son agent. Les lettres du marquis à l’ambassadeur (8 décembre 1744, 6 et 16 mars 1745) ne cachent pas le dépit qu’il éprouve à ne rencontrer à Venise qu’une indifférence peu sympathique au lieu de l’alliance qu’il espérait. La déconvenue de d’Argenson n’était imputable qu’à lui-même. (Voir Le duc de Broglie et le marquis d’Argenson, I, 125.)

Au milieu de 1745, le comte de Montaigu signale à d’Argenson un changement d’attitude très notable