Page:Montaigu - Démêlés du Comte de Montaigu, 1904.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

De passer tout le jour à ne parler que d’elle :
Peut-on assez louer cet abord gracieux,
Cette taille, ce teint, cette bouche, ces yeux,
Cet esprit sans pareil, cette douceur extrême ?
Ah ! ma raison s’y perd et j’en suis tout charmé :
Dieux ! si tant de plaisirs suivent celui qui l’aime,
Que serait-ce d’en être aimé !

Voyez, adorable Aspasie,
Quels sont vos triomphes divers !
Vous soumettez tout l’univers :
France, Espagne, Suisse, Italie,
Tout s’empresse à porter vos fers.
Moi seul prétendois m’en défendre.
Mais hélas ! je sens trop qu’un même sort m’attend :
Qui peut rendre un Français constant
Pourra bien rendre un Suisse tendre.

Elle osa même la (sa part) réclamer sur les droits du secrétariat, qu’on appelait la chancellerie.

Aucune pièce ne prouve le contraire. Tous les détails qui suivent peuvent être exacts. Il faudrait en ce cas attribuer les tracasseries dont Jean-Jacques eut à se plaindre à la détresse financière de l’ambassadeur, non à son avarice. Jamais diplomate ne fut en effet aussi mal rémunéré que le comte de Montaigu à Venise pendant la guerre de succession d’Autriche. Il ne pouvait toucher un semestre de son traitement, même la première année de son ambas-