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DÉMÉLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

les autographes, que nous avons de l’ambassadeur prouvent le contraire.

M. de Montaigu, jaloux qu’un autre fit son métier, prit en guignon le consul ; et sitôt que je fus arrivé, il lui ôta les fonctions de secrétaire d’ambassade pour me les donner.

Cette assertion de Rousseau est démentie par une lettre du comte de Montaigu à son frère, du 27 juillet 1743, et par la réponse de ce dernier du 17 août 1743 : « J’ai reçu, dit le chevalier, ta lettre du 27, mon cher frère, et… je te trouve bien heureux d’avoir la ressource de la maison de M. Le Blond et je ne suis point frappé à ce que j’en ai ouï dire de tout le bien que tu m’en mandes[1]. » Bien plus, M. de Montaigu avait une si grande confiance à l’égard de Le Blond qu’il accepta ses bons offices pour la location de son palais, l’installation de sa maison, le choix de ses gens ; qu’il fut longtemps son hôte, et qu’il paya, sans compter, les grandes dépenses engagées par Le Blond, ce dont son frère s’effraya et ne manqua pas de lui faire reproche. (Versailles, 2 décembre 1743.) Ils se brouillèrent quand l’ambassadeur s’aperçut qu’il avait été joué. Ce fut lorsqu’il dut payer les dépenses considérables dont Le Blond avait eu seul l’initiative, lorsqu’il dut

  1. Lettre du chevalier de Montaigu à son frère, 17 août 1743.