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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Informations militaires sur les armées engagées en Italie, informations diplomatiques très suivies sur les dispositions des gouvernements italiens à l’égard de la France, informations générales sur les affaires d’Orient, suffisaient à ne pas faire une sinécure du poste d’ambassadeur de Venise.

Ce qui donne une apparence de raison à Rousseau, c’est le texte même des instructions données à l’ambassadeur au moment de son départ : texte vraiment insignifiant.

Ce qui lui donne tort, c’est l’inventaire de la correspondance militaire et diplomatique de l’ambassadeur, du marquis d’Argenson, et de son successeur Puyzieulx. Enfin Rousseau aurait dû constater que la longue maladie du comte de Froullay, prédécesseur du comte de Montaigu, ne lui avait pas permis de soutenir comme il convenait les intérêts de la France.

Ne sachant ni dicter, ni écrire lisiblement

L’ambassadeur ne dictait pas couramment ; il avoue lui-même la difficulté qu’il éprouvait à trouver l’expression exacte de sa pensée, ce qui excitait la moquerie de son secrétaire[1]. Quant à l’écriture,

  1. Lettre d’août 1744, du comte de Montaigu à l’abbé Alary : « Comptant que je ne pouvois me passer de luy (Rousseau) quand il écrivoit sous la dictée que je luy faisois, cherchant quelquefois le mot qui ne venoit pas, il prenoit ordinairement un livre et me regardoit en pitié. »