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regret, et avertit le ministre qu’il ne serait plus à même de fournir des renseignements exacts sur les événements d’Italie[1].

Quelques semaines après, il représentait au marquis d’Argenson qu’on pouvait désapprouver l’emploi qu’il avait fait des sommes qui lui étaient allouées, mais qu’il avait droit au paiement intégral des avances qui lui étaient dues depuis tant de mois[2]. Les réclamations de l’ambassadeur étaient tout à fait légitimes, et le ministre les eût volontiers admises si elles avaient été rédigées dans un style plus diplomatique. Pendant son séjour dans l’armée le comte de Montaigu s’était accoutumé à un franc-parler qui, admissible chez un officier, ne l’était plus chez un représentant du roi à l’étranger.

Cette indépendance de langage était de nature à lui nuire auprès du ministre, très formaliste d’ordinaire ; elle lui valut l’hostilité des bureaux, dont il avait involontairement blessé les susceptibilités. Si les commis du ministère jugeaient mal la République et n’étaient pas au courant des détails de sa politique,

  1. Lettre de l’ambassadeur au marquis d’Argenson, 29 janvier 1746.

    Citons aussi au sujet de l’emprisonnement d’Henry la lettre du chevalier de Montaigu (2 février 1747), où il dit à son frère que le marquis de Puyzieulx lui conseille de « retenir en prison le sieur Henry, que l’abbé de Broglie ne protège plus, comme je vous l’ay mandé ».

  2. Lettre de l’ambassadeur au marquis d’Argenson (19 mars 1746).