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XI

comment jean-jacques parle de son successeur auprès de l’ambassadeur, et du rappel du comte de montaigu


Il suivit cet avis et me donna réellement pour successeur un vrai procureur qui, dans moins d’un an, lui vola vingt ou trente mille livres.


Après le départ de Rousseau, en avril 1744, le comte de Montaigu se préoccupa naturellement du choix de son remplaçant. Chercher un secrétaire à Venise, il n’y fallait pas songer. L’ambassadeur s’adressa à son banquier de Paris, Kolly, qui lui indiqua une personne « absolument sûre ». Kolly avait été mal informé, car ce soi-disant honnête homme, qui s’appelait Henry, n’était qu’un escroc[1]. Le comte, l’ayant tenu en surveillance pendant quel-

  1. « Il m’a esté dit que toute sa vie il avoit fait le mestier d’un escrocq ; qu’il avoit esté employé à Grenoble et chassé de son employ pour malversations ; qu’il avoit occupé pendant quelque temps la place de procureur qu’avoit son père, et qu’avant ou après, ayant mangé tout son bien, il avoit esté chevau-léger ou gendarme. » (Lettre du comte de Montaigu à Kolly, 19 avril 1749.)