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en mon voïage & à Florance, & à Auguste, come il a été dict ci dessus. La musique des orgues, qui est une vraïe musique & d’orgues natureles, sonans tousïours toutefois une mesme chose, se faict par le moïen de l’eau qui tumbe aveq grand violance dans une cave ronde, voutée, & agite l’air qui y est, & le contreint de gaigner, pour sortir, les tuyaus des orgues & lui fournir de vent. Un’autre eau poussant une roue à tout certeines dents, faict batre par certein ordre le clavier des orgues ; on y oit aussi le son de trompetes contrefaict. Ailleurs on oit le chant des oiseaus, qui sont des petites flutes de bronse qu’on voit aus regales, & randent le son pareil à ces petits pots de terre pleins d’eau que les petits enfants souflent par le bec ; cela par artifice pareil aus