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Montaigne continue ici son Journal en sa Langue naturelle.

Ici on parle Francès ; einsi je quite ce langage étrangier, duquel je me sers bien facilemant, mais bien mal assûréemant, n’aïant eu loisir, pour être tousiours en compaignie de François, de faire nul apprentissage qui vaille. Je passai la montée du Mont-senis moitié à cheval, moitié sur une chese portée par quatre hommes, & autres qui les refrechissoient. Ils me portoient sur leurs épaules. La montée est de deus heures, pierreuse & mal aisée à chevaus qui n’y sont acostumés, mais autremant sans hasard & difficulté car la montaigne se haussant tousiours en son espessur, vous