Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/545

Cette page n’a pas encore été corrigée

y aller il y a deux routes, l’une à trois journées de Sarrezana qui a 40 milles de chemin très-mauvais & très-montueux rempli de pierres, de précipices, d’auberges assez mauvaises & fort peu fréquentées : l’autre route est par Lerice, qui est éloignée de trois milles de Sarrezana. On s’y embarque, & en douze heures on est à Gênes. Or moi qui ne pouvois supporter l’eau par la foiblesse de mon estomac, & qui ne craignois pas tant les incommodités de cette route que de ne pas trouver de logement par la grande foule d’étrangers qui étoit à Gênes ; qui de plus avois entendu dire, que les chemins de Gênes à Milan n’étoient pas trop sûrs, mais infestés de voleurs ; enfin qui n’étois plus occupé que de mon retour en France, je pris le parti de laisser là Gênes, & je pris ma route à droite entre plusieurs montagnes. Nous suivîmes toujours le bas du