Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/523

Cette page n’a pas encore été corrigée

en très-belle vue ; on découvre delà l’ancienne Rome. Le lieu par sa hauteur est escarpé, profond, isolé & presque inaccessible de toutes parts. Ce même jour j’expédiai une malle bien garnie pour être transportée à Milan. Les voituriers mettent ordinairement vingt jours pour s’y rendre. La malle pesoit en tout 150 liv., & on paye deux bajoques par livre ; ce qui revient à deux sols de France. J’avois dedans plusieurs choses de prix, surtout un magnifique chapelet d’Agnus Dei, le plus beau qu’il y eût à Rome. Il avoit été fait exprès pour l’Ambassadeur de l’Impératrice, & un de ses Gentilshommes l’avoit fait bénir par le Pape.