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milles de la montagne la plus voisine, forme un petit lac, à l’un des bouts duquel on voit une très-grosse source jetter une eau qui bouillonne avec force, & presque brûlante. Cette eau sent beaucoup le soufre ; elle jette une écume & des féces blanches. A l’un des côtés de cette source, est un conduit qui amène l’eau à deux bains, situés dans une maison voisine. Cette maison qui est isolée a plusieurs petites chambres, assez mauvaises, & je ne crois pas qu’elle soit fort fréquentée. On boit de cette eau pendant sept jours dix livres chaque fois ; mais il faut la lasser refroidir pour en diminuer la chaleur, comme on fait au bain de Preissac, & l’on s’y baigne tout autant. Cette maison, ainsi que le bain, est du domaine d’une certaine Eglise : elle est affermée cinquante écus. Mais outre le profit des malades qui s’y rendent au Printems,