Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/459

Cette page n’a pas encore été corrigée

des Médecins, au lieu qu’à présent c’est tout le contraire. Ces gens là, plus pour leur profit que pour le bien des malades, ont répandu cette opinion, que les bains ne faisoient aucun effet à ceux qui non-seulement ne prenoient pas quelques médecines avant & aprés l’usage des eaux, mais même n’avoient pas grand soin de se médicamenter en les prenant ; ensorte qu’ils (les Médecins) ne consentoient pas aisément qu’on les prît pures & sans ce mélange. Aussi l’effet le plus évident qui s’en suivoit, selon lui, c’est qu’à ces bains il mouroit plus de monde qu’il n’en guérissoit, d’où il tenoit pour assuré qu’ils ne tarderoient pas à tomber en discrédit, & à être totalement méprisés.

Le Lundi 11 Septembre, je rendis le matin beaucoup de sable, presque tout en forme de grains de millet ronds, fermes, rouges à la surface & gris en dedans.