Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/427

Cette page n’a pas encore été corrigée

pressé par aucune envie. Je le gardai donc jusqu’à trois heures, & ensuite je m’avisai de moi-même de le rendre. Etant hors du lit, je pris avec beaucoup de peine un peu de masse pain & quatre gouttes de vin. Sur cela je me remis au lit, & après un léger sommeil, il me prit envie d’aller à la selle ; j’y fus quatre fois jusques au jour, y ayant toujours quelque partie du lavement qui n’étoit pas rendu. Le lendemain matin, je me trouvai fort soulagé, parce qu’il m’avoit fait sortir beaucoup de vents. J’étois fort fatigué, mais sans aucune douleur. Je mangeai un peu à dîner, sans nul appétit ; je bus aussi sans goût, quoique je me sentisse altéré. Après dîner, la douleur me reprit encore une fois à la joue gauche, & me fit beaucoup souffrir, depuis le dîner jusqu’au souper. Comme j’étois bien convaincu que mes vents