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dîner. Le 21, je continuai mon bain après lequel j’avois les reins fort douloureux ; mes urines étoient abondantes & troubles, & je rendois toujours un peu de sable. Je jugeois que les vents étoient la cause des douleurs que j’éprouvois alors dans les reins, parce qu’ils se faisoient sentir de tous côtés. Ces urines si troubles me faisoient pressentir la descente de quelque grosse pierre ; je ne devinai que trop bien. Après avoir le matin écrit cette partie de mon joural, aussi-tôt que j’eus dîné, je sentis de vives douleurs de colique ; & pour me tenir plus alerte, il s’y joignit, à la joue gauche, un mal de dents très aigu, que je n’avois point encore éprouvé. Ne pouvant supporter tant de malaise, deux ou trois heures après je me mis au lit, ce qui fit bien-tôt cesser la douleur de ma joue.