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sanguinolentes.

Le 17, je trouvai le même bain plus tempéré. Je suai très-peu ; les urines étoient un peu troubles, avec un peu de sable ; j’avois le teint d’un jaune pâle.

Le 18, je restai deux heures encore au même bain. Je sentis aux reins je ne sai quelle pesanteur ; mon ventre étoit aussi libre qu’il le falloit. Dès le premier jour j’avois éprouvé beaucoup de vents & de borborigmes ; ce que je crois sans peine être un effet particulier de ces eaux, parce que la premiere fois que je pris les bains, je m’apperçus sensiblement que les mêmes vents étoient produits de cette maniere.

Le 19, j’allai au bain un peu plus tard, pour donner le tems à une Dame de Lucques de se baigner avant moi, parce que c’est une regle assez raisonnable observée ici, que les femmes jouissent à leur aise de leur bain ; aussi j’y restai deux heures.