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Le 12, j’allai voir hors de Lucques la maison de campagne de M. Benoît Buonvisi, que je trouvai d’une beauté médiocre. J’y vis, entr’autres choses, la forme de certains bosquets qu’ils font sur des lieux élevés. Dans un espace d’environ cinquante pas, ils plantent divers arbres de l’espece de ceux qui restent verds toute l’année. Ils entourent ce lieu de petits fossés, & pratiquent au dedans de petites allées couvertes. Au milieu du bosquet, est un endroit pour le chasseur qui, dans certains tems de l’année, comme vers le mois de Novembre, muni d’un sifflet d’argent & de quelques grives prises exprès pour cet usage & bien attachées, après avoir disposé de tous côtés plusieurs appeaux avec de la glu, prendra dans une matinée deux cents grives. Cela ne se fait que dans un certain canton près de la ville.