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tout autant que dans aucune autre ville d’Italie. Je vis avec beaucoup de plaisir le bâtiment du cimetiere, qu’on appelle Campo-Santo ; il est d’une grandeur extraordinaire, long de trois cens pas, large de cent, & quarré ; le corridor qui regne autour a quarante pieds de largeur, est couvert de plomb, & pavé de marbre. Les murs sont couverts d’anciennes peintures, parmi lesquelles il y en a d’un Gondi de Florence, tige de la maison de ce nom.

Les Nobles de la ville avoient leurs tombeaux sous ce corridor ; on y voit encore les noms & les armes d’environ quatre cens familles, dont il en reste à peine quatre, échappées des guerres & des ruines de cette ancienne ville, qui d’ailleurs est peuplée, mais habitée par des étrangers. De ces Familles nobles, dont il y a plusieurs Marquis, Comtes & autres Seigneurs, une partie est rép