Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/319

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il n’y a pas beaucoup de poisson à Florence. Les truites & les autres poissons qu’on y mange viennent de dehors, encore sont-ils marinés. Je vis apporter de la part du Grand Duc à Jean Mariano, Milanois, qui logeoit dans la même hôtellerie que moi, un présent de vin, de pain, de fruits & de poisson ; mais ces poissons étoient en vie, petits & renfermés dans des cuvettes de terre. Tout le jour j’avois la bouche aride & séche avec une altération, non de soif, mais provenant d’une chaleur interne, telle que j’en ai sentie autrefois dans nos tems chauds. Je ne mangeois que du fruit & de la salade avec du sucre, & malgré ce régime je ne me portois pas bien. Les amusemens que l’on prend le soir en France, après le souper, précedent ici le repas. Dans les plus longs jours, on y soupe souvent la nuit, & le jour commence