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Juin, on mangeoit à Florence des citrouilles & des amandes.

Vers le 23, on fit la course des chars dans une grande & belle place quarrée plus longue que large, & entourée de tous côtés de belles maisons. A chaque extrémité de la longueur, on avoit dressé un obélisque, ou une aiguille de bois quarrée, & de l’une à l’autre étoit attachée une longue corde pour qu’on ne pût traverser la place ; plusieurs hommes même se mirent encore en travers, pour empêcher de passer par dessus la corde. Les balcons étoient remplis de Dames, & le Grand-Duc avec la Duchesse & sa Cour étoit dans un Palais. Le peuple étoit répandu le long de la place & sur des especes d’échauffauds où j’étois aussi : on voyoit courir à l’envi cinq chars vuides. Ils prirent tous place au hasard (ou après avoir tiré au sort) à côté d’un des obélisques. Plusieurs disoient