Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

peu de vieillards. Avec les flegmes que je rendois continuellement par les urines, on voyoit du sable enveloppé qui s’y tenoit suspendu. Lorsque je recevois la douche sur le bas-ventre, je croyois éprouver cet effet du bain, qu’il me faisoit sortir des vents. Certainement j’ai senti soudain diminuer à vue d’oeil l’enflure que j’avois à mon testicule droit, qui quelquefois étoit gonflé, comme il m’arrive assez souvent : d’où je conclus que ce gonflement est causé par les vents qui s’y renferment. Le Vendredi je me baignai à l’ordinaire, & je pris un peu plus long tems la douche sur la tête. La quantité extraordinaire de sable que je rendois continuellement me faisoit soupçonner qu’il venoit des reins, où il étoit enfermé ; car en pressant & paitrissant ce sable on en eût fait une grosse pelotte : ce qui prouve qu’il provenoit plutôt de là, que de l’eau qui l’y auroit