Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

la même chose pour les hommes. Je ne comprends point ici les Gentilshommes & les Dames, quoiqu’ils eussent pris part à la danse. C’est véritablement un spectacle agréable & rare pour nous autres François, de voir des paysannes si gentilles, mises comme des Dames, danser aussi bien, & le disputer aux meilleures danseuses, si ce n’est qu’elles dansent autrement. J’invitai tout le monde à souper, parce qu’en Italie les festins ne sont autre chose qu’un de nos repas bien légers en France. J’en fus quitte pour plusieurs pieces de veau & quelques paires de poulets. J’eus à souper le Colonel de ce vicariat, M. François Gambarini, Gentilhomme Bolonois, mon ami, avec un Gentilhomme François, & non d’autres. Mais je fis mettre à table Divizia, pauvre paysanne qui demeure à deux mille des bains. Cette femme, aussi que son mari, vit