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Le Jeudi je fus un peu plus soigneux, & je pris le bain plus à mon aise ; j’y suai un peu, & je me mis la tête sous le sourgeon. Je sentois que le bain m’affoiblissoit un peu, avec quelque pesanteur aux reins, cependant je rendois du sable & assez de flegmes, comme lorsque je prenois les eaux. D’ailleurs je trouvois que ces eaux me faisoient le même effet qu’en les buvant. Je continuai le Vendredi. On voyoit tous les jours charger une grande quantité d’eau de cette fontaine & de celle de Corsenne destinée pour divers endroits d’Italie. Il me sembloit que ces bains m’éclaircissoient le teint. J’étois toujours sujet aux mêmes vents dans le bas ventre, mais sans douleur ; c’est apparemment ce qui me faisoit rendre dans mes urines beaucoup d’écume, & de