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pris cinq livres avec quelque mal-aise, parce que ce matin je ne me portois pas trop bien. Le jour d’auparavant j’avois fait une promenade d’environ trois milles après mon diner, pendant la chaleur, & je sentis après le souper un peu plus fortement l’effet de cette eau. Je commençai à la digérer dans l’espace d’une demi-heure. Je fis un grand détour d’environ deux milles, pour m’en retourner au logis. Je ne sais pas si cet exercice extraordinaire me fit grand bien ; car les autres jours je m’en retournois tout de suite à ma chambre, afin que l’air du matin ne pût me refroidir, les maisons n’étant point à trente pas de la fontaine. La premiere eau que je rendis fut naturelle, avec beaucoup de sable : les autres étoient blanches & crues. J’eus beaucoup de vents.

Quand j’eus rendu a peu près la troisieme livre, mon urine commençoit