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"Essayons de parler un peu cette autre langue[1], me trouvant ſurtout dans cette contrée où il me paroit qu’on parle le langage le plus pur de la Toſcane, particulierement parmi ceux du païs qui ne l’ont point corrompue par le melange des patois voiſins. Le Samedi matin de bonne heure, j’allai prendre les eaux de Barnabé ; c’eſt une des fontaines de cette montagne, & l’on eſt etonné de la quantité d’eaux chaudes & froides qu’on y voit. La montagne n’eſt point trop elevée & peut avoir trois milles de circuit. On n’y boit que de l’eau de notre fontaine principale, & de cette autre qui n’eſt en vogue que depuis peu d’années. Un lepreux nommé Barnabé, ayant eſſayé des eaux & des bains de toutes les autres fontaines, ſe détermina pour celle-cy, s’y abandonna

  1. L’Italienne.