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qu’ils meslent au premier verre de leur eau & le plus ordineremant, de l’eau del Testuccio, que je tâtai : elle est salée. J’ai quelque soupçon que les Apotiqueres, au lieu de l’envoïer querir près de Pistoïe où ils disent qu’elle est, sophistiquent quelque eau naturelle : car je lui trouvai la saveur extraordinaire, outre la salure. Ils la font rechaufer & en boivent au comancemant un, deus, ou trois verres. J’en ai veu boire en ma presance, sans aucun effaict. Autres mettent du sel dans l’eau au premier & second verre ou plus. Ils y estiment la sueur quasi mortelle, & le dormir, aïant beu. Je santois grand action de cet’eau vers la sueur.