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nulle langue que la siene, & étoit venu sans truchemant. Il n’avoit que trois ou quatre homes de trein, & disoit estre passé avecq grand dangier travesti, au travers de la Polouigne. Sa nation est si ignorante des affaires de deça, qu’il apporta à Venise des lettres de son maistre adressantes au grand Gouvernur de la Seigneurie de Venise. Interrogé du sans de cete inscription, (il répondit), qu’ils pansoint que Venise fût de la dition du Pape, & qu’il y envoïat des Gouvernurs, com’à Boulouigne & ailleurs. Dieu sache de quel gout ces magnifiques reçeurent cet’ignorancé. Il fit des presans & là & au Pape, de subelines & renars noirs, qui est une fourrure encores plus rare & riche.

Le 6 de Mars, je fus voir la Librerie