Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée

beaucoup plus chers. Plusieurs boivent ici, & puis se vont beigner là. Pour cet’heure Corsena a la reputation. Le Mardi, neuf de Mai 1581, bon matin, avant le soleil levé, j’alai boire du surjon mesme de notre fonteine chaude, & en beus sept verres tout de suite, qui tienent trois livres & demie : ils mesurent einsi. Je croi que ce seroit à douze, notre carton. C’est un’eau chaude fort moderéemant, come celle d’Aigues-Caudes ou Barbotan, aïant moins de gout & saveur que nulle autre que j’aïe jamais beu. Je n’y peus apercevoir que sa tiedur, & un peu de douceur. Pour ce jour elle ne me fit null’operation, & si fus cinq heures despuis boire jusques au disner, & n’en randis une sule goute.