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ratachés de vigne de l’un à l’autre : ces champs samblent être des jardins. Les montaignes qui se voïent en cete route sont fort couvertes d’abres, & principalemant d’oliviers, chataigniers, & muriers pour leurs vers à soïe. Dans cete pleine se rancontre.

LUCQUES, vint milles. Ville d’un tiers plus petite que Bourdeaus, libre, sauf que pour sa foiblesse elle s’est jettée sous la protection de l’Ampereur & maison d’Austriche. Elle est bien close & flanquée ; les fossés peu enfoncés, où il court un petit canal d’eaus, & pleins d’herbes vertes, plats & larges par le fons. Tout au tour du mur, sur le terre-plein de dedans, il y a deux ou trois rancs d’abres plantés qui servent d’ombrage, & disent-ils de fascines à la nécessité. Par le dehors vous ne voyés qu’une forest qui cache les maisons. Ils font tousiours garde de trois cens soldats etrangiers. La ville fort