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dous. Parmi ces bosses, on descouvre & au haut & au bas plusieurs riches pleines, grandes par fois à perdre de veue par certein biaiz du prospect. Il ne me samble pas que nulle peinture puisse represanter un si riche païsage. De-là nous trouvions le visage de notre chemin, tantost d’une façon, tantost d’un’autre, mais tousiours la voïe très-aisée ; & nous randismes à disner à

LA MUCCIA, vingt milles. Petite villote assise sur le fluve de Chiento. De-là nous suivismes un chemin bas & aisé au travers ces mons, & parceque j’avoi donné un soufflet à notre vetturin, qui est un grand excès selon l’usage du païs, temouin le vetturin qui tua le Prince de Trésignano, ne me voiant plus suivre audict vetturin, & en étant tout à part moi un