Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1775, vol2.djvu/101

Cette page n’a pas encore été corrigée

nombre infini de ruisseaus, tant de maisons & villages par-ci par-là, qu’il me resouvenoit des avenues de Florance, sauf que ici il n’y a nul palais ny maison d’apparance ; & là le terrein est sec & sterile pour la pluspart, là ou en ces collines il n’y a pas un pousse de terre inutile. Il est vrai que la seson du printamps les favorisoit. Souvant, bien louin au-dessus de nos testes, nous voions un beau vilage ; & sous nos pieds, come aus Antipodes, un’autre aiant chacun plusieurs commodités & diverses : cela mesme n’y done pas mauvès lustre, que parmi ces montaignes si fertiles l’Apennin montre ses testes refrouignées & inaccessibles, d’où on voit rouller plusieurs torrans, que aïant perdu cete premiere furie, se randent là tost-après dans ces valons des ruisseaus très-plesans & très-