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Préliminaire.

la langue Françoiſe fut toujours en quelque ſorte étrangere pour lui. De là tous les Latiniſmes dont ſon ſtyle est rempli, l’audace de ſes métaphores, & l’énergie de ſes expreſſions ; mais auſſi de là, ſes incorrections ſans nombre, ſes tâtonnemens que l’on entrevoit dans certains tours embarrapspsés ou même forcés des Eſſais, & tout le patois qu’il y a ſemé[1]. Montaigne après

  1. L’Auteur de ſon Epitaphe Latine qui eſt aux Feuillants de Bordeaux, en raſſemblant tous les vieux mots Latins dont elle eſt compoſée, ſembleroit avoir voulu caractériſer l’élocution des Eſſais, ſ’il n’étoit plus ſimple de penſer que c’eſt une pédanterie Monachale, ou une élégance Germanique, quel qu’en puiſſe être l’Ecrivain, dont nous n’avons nulle connoiſſance.