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Discours

peut méconnoître l’expreſſion libre & franche de Montaigne, ne ſoit encore plus négligée que celle des Eſſais, & la raiſon en eſt évidente. Ce Journal (il faut bien le répéter) n’avoit été fait que pour lui, pour ſon uſage particulier ; il n’y a pas d’apparence qu’il ſe fût jamais donné la peine de le revoir pour le mettre au jour. Ainſi, loin de ſe gêner, c’est là qu’il a dû ſ’abandonner à cette négligence qu’il chériſſoit tant. Les Eſſais ſont un peu plus ſoignés[1], parce qu’il

  1. Le P. Niceron qui ſans doute avoit vu quelques-unes des quatre premieres Editions, aſſûre que le texte de Montaigne y eſt plus ſuivi que dans toutes les Edition poſtérieures : « parce que ce texte qui ne contenoit d’abord que des raiſonnemens clairs & précis, a été coupé & interrompu par les dif-