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Discours

toit, qu’il étoit comme ceux qui liſent un conte plaiſant ou un beau livre, & qui craignent toujours qu’il ne vienne à finir ; que de meſme il prenoit ſi grand plaiſir à voyager, qu’il haiſſoit le voiſinage du lieu où il devoit ſe repoſer ; & il propoſoit pluſieurs deſſeins de voyager à ſon aiſe, ſ’il pouvoit ſe rendre ſeul[1]. »

Montaigne, à ſon entrée en Allemagne, ſe repentoit de trois choses : 1°. de n’avoir pas amené de France un Cuiſinier, non pour ſe faire apprêter à manger à ſon goût ou à la Françoiſe, mais au contraire pour qu’il apprît la cuisine Suiſſe, Allemande, Italienne ; 2°. de n’avoir pas pris pour l’ac-

  1. Ibid. p. 184 & 185.