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Discours

à viſiter les pays inconnus, lequel il trouvoit ſi doux que d’en oublier la foibleſſe de ſon âge & de ſa ſanté, il ne le pouvoit imprimer à nul de la troupe, chacun ne demandant que la retraite[1]. Quand on ſe plaignoit de ce qu’il conduiſoit ſouvent la troupe par chemins divers & contrées, revenant ſouvent bien près d’où il étoit parti ; (ce qu’il faiſoit, ou recevant l’advertiſſement de quelque choſe digne de voir, ou changeant d’advis ſelon les occaſions), il répondoit qu’il n’alloit, quant à lui,

  1. Voilà comme voyage le molleſſe. On voudroit tout voir ſans ſe gêner, ſans qu’il en coutât la moindre peine ; on voyageroit bien volontiers dans ſon lit.