Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/442

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le quaresme prenant qui se fit à Rome cet’année là, fut plus licentieus, par la permission du pape, qu’il n’avoit esté plusieurs années auparavant : nous trouvions pourtant que ce n’estoit pas grand’chose. Le long du cours, qui est une longue rue de Rome, qui a son nom pour cela, on faict courir à l’envi, tantost quattre ou cinq enfans tantost des Juifs, tantost des vieillards tout nuds, d’un bout de rue à autre. Vous n’y avés nul plesir que de les voir passer davant l’endret où vous estes. Autant en font ils des chevaus, surquoi il y a des petits enfans qui les chassent à coups de fouet, & des ânes & des buffles poussés à tout des éguillons par des jans de cheval. A toutes les courses, il y a un pris proposé, qu’ils appellent, el