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de haut. Nous nous randiſmes au ſoir, d’une trete, à,

Boulongne[1], trante milles. Grande & belle ville plus grande & puplée de beaucoup que Ferrare. Au logis où nous logeâmes, le june ſeigneur de Montluc y etoit arrivé un heure avant, venant de France, & s’arreſta en ladite ville pour l’eſcole des armes & des chevaus. Le vendredy nous viſmes tirer des armes le Vénitian qui ſe vante d’avoir trouvé des inventions nouvelles en cet art là, qui commandent à toutes les autres[2] ; come de vray, ſa mode de tirer eſt en beaucoup de choſes différante des communes[3]. Le meilleur de ſes eſcoliers eſtoit un june home de Bor-

  1. Bologne.
  2. C’eſt-à-dire, les ſurpaſſent, les effacent.
  3. L’Italie a été long-temps en réputation pour l’art des armes ; les plus anciens livres d’Eſcrime que nous connoiſſions, ſont Italiens.