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dans la montaigne, & près de la ville, plusieurs belles maisons très plesammant basties & assises. M. de Montaigne disoit : « QU’IL s’etoit toute sa vie meffié du jugemant d’autruy sur le discours des commodités des païs estrangiers, chacun ne sçachant gouster que selon l’ordonnance de sa coustume & de l’usage de son village, & avoit faict fort peu d’estat des avertissemans que les Voiageurs lui donnoint : mais en ce lieu il s’esmerveilloit encore plus de leur betise, aïant, & notament en ce voïage oui dire que l’entredeus des Alpes en cet endroit etoit plein de difficultés, les meurs des homes estranges, chemins inaccessibles, logis sauvages, l’air insuportable. Quant à l’air, il remercioit Dieu de l’avoir trouvé si dous, car il inclinoit plustot sur trop de chaud que de froit ; & en tout ce voïage, jusques lors, n’avions eu que trois jours de froit & de pluïe