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pas d’apparance. Tant y a qu’il faict grand amas d’escus, pour avoir de quoy leur donner. Le mardy nous partismes au matin & reprimes notre chemein, traversant cete pleine, & suivant le santier des montaignes. À une lieue du logis montames une petite montaigne d’une heure de hauteur, par un chemin aysé. A mein gauche, nous avions la veue de plusieurs autres montaignes, qui, pour avoir l’inclination plus étandue & plus molle, sont ramplies de villages, d’églises, & la pluspart cultivée jusques à la cime, très-plesantes à voir pour la diversité & variété des sites. Les mons de mein droite étoint un peu plus sauvages, & n’y avoit qu’en des endroits rares, où il y eût habitation. Nous passames plusieurs ruisseaus ou torrans, aiant les cours divers ; & sur nostre chemin, tant au haut qu’au pied de