Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/274

Cette page n’a pas encore été corrigée

lieues, & fimes ce voïage seulemant pour la voir. C’est une petite ville comme Insprug, de la grandeur de Libourne ou environ, sur ladite riviere, que nous repassames sur un pont. C’est delà où se tire le sel qui fournit à toute l’Allemaigne, & s’en faict toutes les sepmeines neuf çans peins, à un escu la piece. Ces peins sont de l’épesseur d’un demy muy, & quasi de cete forme ; car le vesseau qui leur sert de moule est de cete sorte. Cela apertient à l’Archiduc : mais la despense en est fort grande. Pour le service de ce sel, je vis là plus de bois ensamble que je n’en vis jamais ailleurs car sous plusieurs grandes poiles de lames de fer, grandes de trente bons pas en rond, ils font bouillir cet’eau salée, qui vient là de plus de deus grandes lieues, de l’une des montaignes voisines, de quoy se faict