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une autre pareille porte ; il entre dans une seconde salle où il y a de la lumiere : là il treuve un vesseau d’airain qui pand en bas par une cheine ; il met là l’argent qu’il doit pour son passage. Cet arjant se monte à mont par le portier: s’il n’est contant, il le laisse là tranper jusques au lendemein ; s’il est satisfait, selon la costume, il lui ouvre de même façon encore une grosse porte pareille aus autres, qui se clot soudein qu’il est passé, & le voilà dans la ville. C’est une des plus artificielles choses qui se puisse voir ; la Reine d’Angleterre a envoïé un Ambassadeur exprès pour prier la Seigneurie de descouvrir l’usage de ces engins : ils disent qu’ils l’en refusarent. Sous ce portal, il y a une grande cave à loger cinq cens chevaus à couvert pour recevoir secours, ou envoïer